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Parlons bien, parlons vins.
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24 avril 2007

Revue de presse

En prenant mon café j'ai lu Management, et je suis tombé sur un dossier consacré à l'achat de vin en primeur. C'est un sujet d'actualité et surtout un sujet que j'aborde avec mes clients chaque année. J'ai déjà expliqué mon opposition au système qui se résume par le fait que l'achat en primeur est souvent considéré comme un placement financier donc lié à une possibilité de revente. Cela crée un second marché lors de la sortie des primeurs. Les consommateurs habitués à des rendements nets inférieurs à 5 % par an recherchent les vins au maximum 10 % au-dessus du prix primeur publié partout (1 à 2 ans avant) et bien ancré (et même encré) dans les mémoires, souvent hors taxe ! Donc personne ne gagne d'argent en achetant en primeur pour revendre, sauf pour quelques produits spéculatifs, par toujours ceux attendus, et à condition d'en avoir trouvé et/ou d'avoir su deviner.

Toutefois cela reste une bonne politique d'achat pour assurer le meilleur prix et les meilleures conditions de stockages intermédiaires quand on achète chez un revendeur sérieux qui dispose réellement de la possibilité d'acheter et qui ne fait pas transiter par des stockages intermédiaires ou qui ne se fournit pas sur des marchés parallèles.

Revenons au dossier publié dans Management de mai 2007. Le document rédigé par Éric Conan (qui signe aussi dans l'Express) est bien fait avec un résumé clair du mécanisme d'achat en primeur même si c'est un peu caricatural par moments. Toutefois, deux points majeurs doivent être soulignés.

L'auteur a parfaitement raison de remarquer que la différence de prix entre les offres est très faible (c'est vrai les prix sont souvent identiques) et que les conditions de livraisons font la différence (mes clients le savent bien).

Éric Conan n'est pas comptable ! Ce n'est pas un reproche, c'est une constatation. Il fait donc la confusion (que provoquent certaines offres commerciales) entre un paiement hors taxe et un versement d'acompte. En effet le paiement hors taxe n'existe pas et quand vous versez 100 euros pour un vin qui vous coûtera 119,60 euros au final (sauf modification de la TVA avant le transfert de propriété) vous n'êtes propriétaire de rien. Il écrit « certains petits malins, soignant leur trésorerie, encaissent par avance une TVA qu'ils n'acquitteront que deux ans plus tard ! ». Écoute petit malin, viens faire un stage dans mon entreprise ou dans mon centre des impôts et tu constateras que sur 100 euros encaissés de mon client je reverse la TVA comme quand j'encaisse 119,60 euros (en proportion de 19,6 %). De même, le négociant ou le vigneron qui encaisse 90 euros (j'ai gagné 10 euros brut de TVA sur ce coup) devra reverser la TVA à son centre des impôts, idem si je lui ai payé 107,64 euros (en payant la totalité du prix TVA incluse). Donc si j'encaisse la totalité de la facture je touche 119,60 puis je paye 107,64 ce qui me laisse 11,96 euros (au lieu de 10) et cela brut de l'écart de TVA (qui porte bien son nom Taxe sur la Valeur Ajoutée) ce qui ramène mon gain à 10 euros net de TVA. Je ne génère donc pas une trésorerie de 19,6 % de mes ventes, je ne suis donc pas un petit malin !? Mais si, car tout étant payé par mes clients, ils sont assurés d'obtenir les bouteilles que j'ai ainsi payées et cela sans intermédiaire autre que l'éventuel négociant incontournable. En prime cela me permet de récupérer les bouteilles le plus rapidement possible après leur mise à disposition (les stockages bordelais ne sont pas les meilleurs) et de les livrer avec un service de transport sécurisé et personnalisé. Et cerise sur le gâteau cette pratique claire et respectueuse des règles fiscales me permet de réduire encore mes coût de gestion ce qui de temps en temps me permet d'être moins cher, même pour des primeurs... mais ça c'est pas malin.

Sans rancune monsieur Conan, je ne lis pas vos articles pour avoir des cours de compta, mais bien pour ce que vous écrivez sur les vins.

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Commentaires
B
Moi je vends TTC et comme les livraisons peuvent être groupées avec des achats ultérieurs, un bon nombre de mes clients ne payent pas de frais supplémentaires (forfait livraison) ou atteignent ainsi le franco de port. Je sais, je sais, je suis trop bon.<br /> Ok je suis pas le seul.
F
Que dis tu de certaine maison qui vendent leur primeurs en TTC , tu as juste a payer la livraison...........
F
Ca n'a rien à voir... mais qui est scriboullard ?
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