Saint Laurent goûtez pour nous

J'ai partagé de bons moments avec des clients, des producteurs, des partenaires et des camarades blogueurs dont Daniel, Éric, Hervé et Lisa. Je ne vais pas vous rapporter toutes mes notes des dégustations de ces trois derniers jours, j'ai décidé de faire une synthèse plutôt qu'un compte-rendu, pour changer et pour ne pas froisser les vignerons dont les échantillons m'ont déplu ce qui, en primeur, ne saurait être un jugement définitif. Et puis, je suis commerçant et je ne suis pas journaliste, ni critique, je laisse ce travail aux professionnels concernés qui revendiquent beaucoup mais ne se montrent pas très courageux... c'est un autre sujet.

J'ai donc visité trois domaines (dont un en Montlouis, dimanche en descendant vers Bordeaux) et sur les 2 derniers jours (lundi et mardi) j'ai dégusté plus de 150 vins dont la quasi totalité étaient des 2006 en cours d'élevage ce qui est un exercice toujours délicat et dont les résultats ne sont que des indications qualitatives. Parmi ces vins, environ un tiers n'étaient pas des bordelais et le reste presque exclusivement de la "Rive Droite". En effet j'ai "délégué" mes dégustations "Rive Gauche" car il m'a semblé (informations et observations diverses que c'était cette année en "Rive Droite" que je trouverai les belles réussites, alors qu'en "Rive Gauche" je vais rester sur une base stable de valeurs sûres que je propose chaque année.

Ce blog étant celui d'un caviste (comme son sous-titre l'indique) je ne vais pas tout raconter mais mon souci de transparence me pousse à vous expliquer deux choses.

Premier point, je vais rarement déguster dans des salons (ou autre genre de manifestation) car les vins ne sont pas présentés dans les meilleures conditions. Toutefois je profite de quelques évènements pour nouer ou consolider des relations avec les vignerons (et autres professionnels du vin) que j'apprécie ou que je veux mieux connaître. Pour cela je cible mes contacts à l'aide des informations que je prends auprès des consommateurs et des professionnels amis (vignerons, oenologues, sommeliers, négociants, agents, cavistes, acheteurs, courtiers). Il s'agit donc de consolider ou nouer des liens commerciaux afin de fournir au mieux mes clients.

Deuxième point, je sélectionne des vins que j'aime, des vignerons que j'apprécie, et pour des clients que j'écoute. Cela reste du commerce, il faut que je vende ces vins. Il arrive que je me trompe et qu'un vigneron que j'apprécie ne connaisse pas un grand succès auprès de ma clientèle, il arrive aussi que j'écarte un choix car il ne compléterait pas ma gamme mais viendrait "en doublon" ce qui ne serait pas rationnel car il faut un minimum de volume pour chaque vigneron afin d'amortir des frais qui ne me permettraient pas de tenir le prix équitable dont j'ai déjà parlé ici. Particulièrement pour la campagne de vente "en primeur" des Bordeaux, je ne peux pas trop acheter car, pour une bonne gestion, il faut qu'au moins 3/4 de mes achats correspondent à des ventes "en primeur", sinon l'immobilisation de trésorerie met en danger l'entreprise.

J'ai donc goûté et craché de nombreux vins dont des rares et chers, et des excellents (pas toujours les mêmes)... Et contrairement à Saint Laurent je n'ai pas fini sur le gril (quoique).

Sancto Subito !

PS : en relisant mes messages des deux derniers jours je constate que je n'ai pas mentionné que j'ai trouvé le temps de rendre visite au Château Cantenac, au garage de Jean-Luc Thunevin et à Stéphane Derenoncourt !

Sancto Subito, je vous dis.