Le vin
Georges Brassens chantait (le vin) :
Avant de chanter ma vie, de fair' des harangues
Dans ma gueul' de bois j'ai tourné sept fois ma langue
J'suis issu de gens qui étaient pas du genre sobre
On conte que j'eus la tétée au jus d'octobre...
Mes parents on dû m'trouver au pied d'une souche
Et non dans un chou comm' ces gens plus ou moins louches
En guise de sang (Ô noblesse sans pareille!)
Il coule en mon cœur la chaude liqueur d'la treille...
Quand on est un sage, et qu'on a du savoir-boire
On se garde à vue en cas de soif, une poire
Une poire ou deux mais en forme de bonbonne
Au ventre replet remplie du bon lait d'l'automne...
Jadis, aux Enfers cert's, il a souffert Tantale
Quand l'eau refusa d'arroser ses amygdales
Être assoiffé d'eau c'est triste, mais faut bien dire
Que, l'être de vin c'est encore vingt fois pire...
Hélas ! il ne pleut jamais du gros bleu qui tache
Qu'ell's donnent du vin j'irai traire enfin les vaches
Que vienne le temps du vin coulant dans la Seine !
Les gens, par milliers courront y noyer leur peine...
Pour ma part je m'ai pas reçu que du rouge qui tache, je dois à ma famille une éducation du palais allant du "10" local (limite est du vignoble girondin) au Châteauneuf du Pape (Domaine de la Vieille Julienne) paternel (breton mais pilote de chasse basé à Orange), en passant par les grands liquoreux de la Garonne achetés par mes grands-parents épiciers-boulangers (Bouchoc, Coutet, Filhot, de Rayne Vigneau, Rieussec, Suduiraut, des grandes années 1929, 1937, 1947, 1949, 1959), les Cahors (Clos Triguedina) rapportés par mon père lors de ses déplacements professionnels (il n'était plus pilote de chasse) et les Bandol maternels (souvenirs de vacances). Il faudrait ajouter à cela quelques Bordeaux classiques et les vignobles voisins de la maison (Haut-Brion et La Mission Haut-Brion). Donc point de gros bleu qui tache... mais quelques méchants sauvignons d'après parties de boules (bretonnes) autour de la baie de Concarneau...